Reconnecter élevage et végétal spécialisé : création d’un espace ressource
La chambre régionale d’agriculture Occitanie est partenaire du projet EspèRe
La reconnexion entre les productions végétales et animales intéresse de plus en plus, y compris les producteurs en végétal spécialisé (viticulture, arboriculture, maraîchage). Que ce soit pour gérer l’enherbement différemment, ou dans l’espoir d’un effet prophylactique sur les ravageurs, ces pratiques se développent. Elles peuvent permettre, via des réductions de charges, voire des revenus supplémentaires, d’améliorer le revenu de l’exploitant. L’introduction d’animaux permet l’utilisation de ressources fourragères non valorisées en leur absence.
Une enquête menée auprès de 149 producteurs partout en France montre la diversité des pratiques et des objectifs des agriculteurs. Les pratiques observées sont très variées : il peut s’agir de la création d’un atelier sur l’exploitation (poules pondeuses dans une exploitation maraichère), de l’introduction de quelques animaux non commercialisés (porcs dans un vergers) ou du partenariat avec un éleveur (éleveur ovin qui intervient chez un viticulteur). Toutes les productions sont concernées. Le plus souvent, il s’agit d’ovins pâturant sur des cultures pérennes, mais il est également possible de travailler avec d’autres ruminants (bovins, caprins), des monogastriques (volailles, porcs), et de les associer à du maraîchage ou des PPAM (Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales).
Les viticulteurs représentent 40% des répondants qui pratiquent déjà ce type de reconnexion. Dans 3 cas sur 4, ils sont en agriculture biologique. En moyenne, ils exploitent 10 hectares et associent la vigne avec des ovins seuls (83%) ou des ovins associés à d’autres espèces herbivores (bovins, caprins, équins, etc.). L’atelier d’élevage est indépendant de l’exploitation ; il y a un partenariat avec un éleveur, sans contractualisation spécifique. Parmi les 5-6 motivations citées, les 3 qui reviennent le plus souvent sont : la gestion de l’enherbement, la fertilisation organique et l’économie de carburant. Le frein principal porte sur le risque de dégradation de la culture.
Pour les « porteurs de projet » (qui ne pratiquent pas encore la reconnexion mais ont un projet déjà avancé), les viticulteurs représentent là aussi 40% des répondants. Leur profil est assez similaire aux pratiquants. Deux différences majeures sont observées. La première concerne les espèces animales : si les ovins restent majoritaires (83%), les volailles et les palmipèdes sont cités dans 56% des cas (soit seuls, soit associés aux ovins). La deuxième porte sur les freins : le principal étant la difficulté à trouver un éleveur.
L’objectif du projet est de rendre plus accessible toutes les ressources disponibles sur le sujet. Près de 80 ont déjà été répertoriées. Elles seront organisées de façon claire et didactique sur GECO, plate-forme nationale sur l’agroécologie. Rendez-vous en 2025 pour sa mise en ligne !
Pour illustrer ces pratiques, une trentaine de témoignages sont déjà où vont être collectés dans le cadre du projet. Deux seront illustrés par des vidéos.
En complément des témoignages et des documents déjà répertoriés, plusieurs ressources seront créées spécifiquement dans le projet :
Dans l’Aude, la chambre départementale d’agriculture a contribué aux travaux conduits dans le cadre du projet SagiTerres.
Ce projet, coordonnée par le Civam Bio et l’INRAE, a permis entre 2022 et 2024 d’identifier, d’étudier et de capitaliser sur les résultats de différentes initiatives locales en faveur d’un retour à des systèmes de cultures et d'élevages plus diversifiés et interconnectés considérés comme le pivot d'un modèle agro-écologique. Le projet a pour objectif de renforcer et de développer les stratégies collectives de reconnexion entre cultures et élevage.
Avant d’être remobilisé sur l’espace ressource EspéRe, Les productions du projet SagiTerres sont dès à présent consultables sur www.bio-aude.com/sagiterres/.